Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                            NÉCROLOGIE.                           i 37

disparaître un certain nombre de vieilles rues du centre de la
ville, devaient nous priver de ces élégantes cages d'escaliers, de
ces galeries intérieures, de ces tourelles gracieuses qui font
l'ornement de nos vieilles maisons lyonnaises, qui n'auraient
besoin, la plupart, que de quelques restaurations intelligentes
pour faire encore admirer l'art et le goût ingénieux qui ont pré-
sidé à leur construction.
   Déjà les démolitions, nécessitées par le percement de la rue
Centrale, avaient causé des regrets aux amis de notre vieux
Lyon; car on ne voit pas disparaître sans émotion les vieux
témoins de notre histoire, ces demeures que des noms vénérés
recommandent à notre respect, ces lieux et ces choses auxquelles
des légendes antiques ont si bien accoutumé notre jeunesse, que
nous ne pourrions passer devant sans les saluer d'un regard
sympathique ; et puis nous tous, enfants d'une cité, n'avons-
nous pas des souvenirs personnels attachés à certains en-
droits? les anéantir si brusquement, c'est froisser nos sentiments
les plus intimes. Qu'y avait-il donc d'étonnant que des hommes
de cœur et de talent aient fait entendre leurs doléances quand
des spéculateurs avides sont venus bouleverser notre cité? les
sarcasmes ironiques, sur le prétendu esprit rétrogade ne sont
pas parvenus à faire prendre le change à l'opinion publique et à
faire oublier l'amour du progrès et du BIEN public, dont ces res-
taurateurs DÉSINTÉRESSÉS nous ont malheureusement donné
 des preuves trop évidentes.
   La publication de l'architecte Martin ne pouvait être plus op-
portune ; disputer aux démolisseurs, arracher à l'ouLli ces pré-
cieux motifs d'architecture, ces détails d'ornements si corrects
était une œuvre patriotique qui devait être accueillie favorable-
ment par tous ceux qui s'intéressaient à l'histoire de l'art et à celle
de notre cité. Aussi les encouragements furent prodigués à l'ar-
tiste, les Sociétés savantes lui promirent leur concours. LaSo-*
ciété littéraire de Lyon et la Société académique d'architecture
s'empressèrent de lui ouvrir leurs rangs.
   Notre architecte, encouragé par ces promesses et par les élo-
ges flatteurs de la presse, s'efforça de les mériter et de rendre son
                                                            10