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NÉCROLOGIE
PIERRE MARTIN, ARCHITECTE.
Le 18 janvier 1871, un artiste de talent, jeune encore, mais
brisé par des déceptions de tous genres, rendait son dernier
soupir au milieu de sa famille éplorée.
Les désastres inouis éprouvés par notre chère patrie ne per-
mettant pas d'avoir d'autres préoccupations que celles de l'avenir
de notre malheureux pays, la mort de l'architecte Martin (Pierre)
passa inaperçue.
Né à Lyon le 2 janvier 1824, d'une famille de tisseurs d'étoffes
de soie, Martin, après avoir passé ses premières années dans ies
écoles primaires, entra à celle de laMartinière, où il ne tarda pas
à se faire remarquer par ses professeurs, entre autres par M. Du-
pasquier, architecte qui, reconnaissant dans cet élève les qualités
d'un artiste, se plut à développer les aptitudes qu'il avait re-
marquées dans le jeune Martin; et plus tard, en l'admettant
dans son cabinet, il acheva d'en faire un architecte de talent.
Après avoir travaillé sous la direction de son maître à la res-
tauration de l'église cathédrale d'Autun et à celle de l'église de
Brou, Martin, qui avait puisé, dans ces divers travaux, cet amour
prononcé du genre Renaissance qu'il a toujours conservé, revint
à Lyon, où il ouvrit un cabinet d'architecture.
Mais il ne suffit pas à notre époque positiviste d'avoir du talent,
il faut encore, quant on n'est pas riche, savoir se produire, et
c'est presque toujours là l'écueiloù viennent se heurter tous les
artistes peu fortunés.
Cette difficulté n'arrêta pas notre jeune architecte, et en at-
tendant que des travaux d'architecture dignes de ses aspirations
artistiques vinssent lui mériter la renommée qu'il rêvait, Martin
essaya de se faire connaître en publiant les premières livraisons
d'un ouvrage sous le titre de : Recherches sur l'architecture, la
sculpture, la peinture, la menuiserie, la ferronnerie, etc. dans
les maisons du moyen âge et de la Renaissance à Lyon.
C'était le moment où des démolitions considérables, en faisant