page suivante »
134 L'ÉGLISE DE LALOUVESC. lage, mériteraient une notice particulière, tant elles offrent de l'intérêt au point de vue du style et de la cons- truction. On reste frappé du caractère monumental qu'elles présentent dans des proportions de plan res- treintes et de cet air de grandeur qu'elles respirent dans leur calme simplicité. Ces églises, véritables oasis pour l'art, au milieu de tant d'oeuvres banales, resteront comme de précieux repères du mouvement artistique au xixe siècle, en faveur de l'architecture religieuse. Mais l'œuvre capitale de notre architecte lyonnais, celle où le génie de l'artiste a pu se produire dans toute sa plénitude, c'est son projet de l'église de Fourvière, qu'il nous paraît superflu d'étudier ici dans ses détails. Disons seulement que la plus poétique inspiration, unie à la science profonde de son art, a fait vibrer chez l'émi- nent artiste toutes les cordes de sa riche imagination. Toute cette composition magistrale, véritable renais- sance de l'art religieux, est empreinte d'un style d'une noblesse et d'une fermeté étonnantes. L'architecture du moyen âge y apparaît sous un jour nouveau ; et, rejetant de sa parure les ajustements plus ou moins bizarres dont chaque siècle l'avait surchargée, elle revêt toute la digni- té et la majesté d'une reine. Partout, et d'une manière plus saisissante encore que dans l'église de Lalouvesc, se manifeste l'influence du grand art de l'antiquité. Les proportions exquises et la pureté de l'art grec ont passé vraiment dans cette belle abside, d'une indicible pres- tance et le front couronné d'un puissant diadème de sculptures. Toute la finesse et l'élégance des grands mo- numents d'Athènes se reflètent dans la masse générale de l'œuvre et circulent, pour ainsi dire, comme principe de vie, dans tous ses détails, d'une harmonie parfaite. Ne demandez pas sous quel climat et à quelles ori-