page suivante »
L'ÉGLISE DE LALOUVESC. 135 gines d'art, l'auteur de ces splendides études est allé puiser les éléments de sa composition. Il n'est pas d'ar- chitecture qui s'appartienne entièrement et ne soit le ré- sultat d'une influence de quelque architecture antérieure. Le style gothique lui-même n'est pas d'une seule venue ; l'art arabe, l'art mauresque, comme on voudra, sont ses congénères naturels ; et lorsqu'il s'est montré au grand jour, personne ne s'est avisé de discuter son orthodoxie, et son affinité intime avec un art étranger à la foi catholique; bien plus, on en a fait, un art dog- matique, sacerdotal, et, de plus, on l'a dénommé : l'art français. Singulière définition, en vérité ! Comme si l'art reli- gieux en France, particulier à chaque siècle, n'était pas également l'art français. Lalouvesc et Fourvière ! Ces deux églises de pèleri- nage, conçues par le même architecte, et dont la pre- miers n'est que le prologue delà seconde, devaient trou- ver place dans le même écrit, car elles se lient étroite- ment l'une â l'autre par une communauté de style, d'ins- piration et de but. Elles seront à leur tour l'expression de l'art français à notre époque, comme la Renaissance l'a été au xvi6 siècle. Ch. VAYS.