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132                L'ÉGLISE DE LALOUVESC.

    Les deux angles latéraux sont profondément évidés
par un large gorgerin, qui a pour effet de resserrer la
face antérieure de ces façades et de les faire paraître
plus étroites et plus élancées. En même temps, deux
robustes congés, aux lignes infléchies, rattachent avec
une grâce indicible ces corps de façades à leur corniche
de couronnement. Toute cette architecture, en un mot,
monte et s'épanouit comme la fleur au sortir de sa corolle.
    II ya entre l'art du moyen âge pris dans la période gothi-
que et celui de Lalouvesc toute la différence qui distingue
 l'art grec de l'art égyptien. Toutes les étrangetés et les
 incorrections de ce dernier disparaissent sous le savant
 éclectisme de l'école grecque; les proportions, plus norma-
 les se saisissent mieux à l'œil, et le tapage d'une orne-
 mentation barbare fait place à la tranquille mélodie d'un
 ensemble de décoration d'un ton calme et pur. Grâce et
distinction, telles sont les qualités essentielles de l'ar-
 chitecture grecque comparée à l'art égyptien, d'où elle
 dérive. Celui-ci étonne par les dimensions colossales de
 ses constructions ; le Parthénon, plus petit, vous laisse
 dans le ravissement et sous le charme de ses lignes irré-
 prochables.
    L'art du moyen âge, soit qu'il baigne dans la zone
romane, soit qu'il appartienne à la période gothique,
 conserve toujours le limon de sa formation primitive; il
apparaît avec les imperfections d'une inspiration exubé-
rante, mais rudimentaire, sur laquelle l'étude n'a pas
encore agi. Il manque à cet art l'application rigoureuse
de ce savant éclectisme dont les monuments de la civi-
lisation grecque ont posé les principes éternels. C'est à
ces monuments qu'U faut aller demander cette sobriété,
ce calme et cette décence dans tout ce qui concourt à
l'ornementation.