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L'ÉGLISE DE LALOUVESC. 131 transsept répond à cette harmonie de voix de basse. Un fût écourté, en granit rouge finement cambré, lui sert de support et la divise en deux baies ; et sa double archi- volte est formés de claveaux de granit, s'alternant de teintes différentes. Partout et toujours la magie de l'appareil et de la couleur ! Quatre colonnes monolithes, en pierre polie de Chomérac, d'un ton gris-bleu, et couronnée de chapiteaux en pierre d'Echaillon d'un blanc mat, donnent un avant- goût de l'effet général de la grande nef. Nous ne saurions passer sous silence non plus cette savante combinaison de supports en encorbellement, où s'appuie l'arc doubleau correspondant aux piles d'angles de la nef. On admire dans ce pittoresque agencement l'énergie et la souplesse du style, de même que la fertile imagination de l'archi- tecte. Cette donnée hardie et savante, nous la verrons se reproduire dans les nefs latérales, au-dessus des contre- forts intérieurs entre lesquels seront enclavés les confes- sionnaux. Le système butant s'explique ainsi de lui-même, et on ne comprendra pas comment, depuis longtemps, on ne l'ait pas franchement adopté dans nos modernes églises de grandes dimensions, où l'on voit encore les arcs-boutants gothiques. Les difficultés vaincues à l'intérieur, il restait à résou- dre le scabreux problème de l'élégance et de la justesse de proportions à conserver dans l'ordonnance extérieure. Et ce qui nous a paru un tour de force et en même temps un trait de génie, ce sont les rapports harmoniques qui se rencontrent surtout dans l'agencement des façades du transsept. Presque aussi larges que hautes( d'après les données du plan, ces façades, dans de telles condi- tions, ne pouvaient être que d'un aspect peu agréable à l'œil ; mais l'architecte a tout prévu.