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SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'ENFANCE, 109 Je sais que cette cause d'abâtardissement est contestée, c'est du moins celle qui est le plus difficile à faire accepter. Un préjugé, généralement répandu, enpêclie de l'admet- tre, on croit que le lait suffit au nourrisson et qu'à ce pre- mier âge il est sans importance que l'enfant soit sous la direction de la mère ou soumis à la nourrice. On voit le fait qui frappe les sens, on n'est pas impressionné des phénomènes qui s'adressent à l'esprit. Cette illusion se maintient de nos jours, sous l'influence de l'enseignement adopté par ceux qui sont à la tête des écoles, dont la théorie est de faire dépendre la connaissance de l'homme de l'anatomie descriptive et de la chimie orga- nique ; théorie qui tend à confondre l'homme avec l'ani- mal et contribue à établir une complète analogie entre les Sociétés protectrices des animaux et celle de l'Enfance. Pour élucider cette question, il ne suffit pas de compa- rer les organes des diverses espèces, il faut encore, comme nous l'avons dit, comparer les forces qui les animent; on re- connaît alors qu'il existe dans l'homme trois principes qui sont à l'état latent chez le nouveau-né : Vita, verbum, lux, trinité de vie, vue par l'aigle des évangélistes à la splen- deur de la lumière divine et confirmée scientifiquement par trois observateurs del'âme : Descartes,Barthez,et dans ces derniers temps encore par Maine de Biran. Hippoerate avait signalé cette réunion de forces sous le nom de causes de mouvements. C'est l'étude approfondie de ces causes premières qui lui avait permis de formuler sa doctrine. Relativement à l'ordre social, chacune de ces activités exige une culture spéciale. A l'amour maternel est confié ce premier soin. Lors donc que la mère obéit à la voix de la conscience et se donne à son enfant, elle est comme investie d'une vertu surnatu- relle, d'un amour qui, par cela seul qu'il n'a rien de phy- sique, n'a rien de borné. C'est la mère qui fait naître son fils à la vie de l'âme, lui apprend à croire aux choses invi-