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380                ÉTUDE SUR. LE PATOIS LYONNAIS.
  Dans les concetti suivants,le poète garde, ce me semble,
plus de mesure ;
           E l'uorno un picciol mondo
           Ma grande al'hor que con la donna                  unito

Je la retrouve chez un poète peu connu du 17 e siècle, Malleville, eélébre
dans le temps par son sonnet de la Belle malineuse, qui tint longtemps la
corde dans les éphemerides du temps.

             Le silence régnait sur la tarre et sur l'onde,
          L'air devenait serein et l'Olympe vermeil,
          Et l'amoureux Zéphire, affranchi du sommeil,
          Ressuscitait les fleurs d'une haleine féconde.

            L'aurore déployait l'or de sa tresse blonde
         Et semait de rubis le chemin du soleil ;
         Enfin ce dieu venait au plus grand appareil
         Qu'il soit jamais venu pour éclairer le monde...

             Quand la jeune Philliî au visage riant,
          Sortant de son palais plus clair que l'Orient
          Fit voir une Inmière et plus vive et plus belle.

           Sacré flambleau du jour ne soyez point jaloux,
         Vous parûtes alors aussi peu devant elle
         Que les feux de la nuit avaient fait devant vous.

  Il n'est pas jusqu'à notre grand Malherbe, le sage, le grave restaurateur
du Parnasse français, qui n'ait, lui aussi, payé son tributïà cette épidémie
de cour, quand il dit, par exemple, dans une ode dédiée au roi :
          Que Mars s'est mis lui-même au (rôle de la France,
          Et s'est fait notre roi sous les traits de Louis.
  Mieux inspirés, et flatterie plus fine, sont les vers adressés par lui à
cette même reine Marie, sous forme d'une prière au Destin :

                 Fais que jamais rien ne l'ennuie,
                 Que toute infortune la fuie,
                 Et qu'aux roses de sa beauté,
                 L'âge, par qui tout se consume,
                 Redonne, contre sa coutume,
                 La prâce de la nouveauté !