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                        LA VALBONE.                      289

çant la croûte terrestre et produisant un vaste lac s'éten-
dant de Langres à Valence : c'est à cette période de la
création que vinrent les grands carnassiers dont on re-
trouve les ossements dans les cavernes : on n'y rencontre
encore aucun débris humain.
   Cette période fut suivie d'une grande catastrophe, la
seizième connue en géologie, celle du soulèvement des
Alpes principales, celle qui a exhaussé tout le sol de
l'Europe et lui a donné la plus grande partie de son r e -
lief actuel. D'énormes courants, emportant parfois des
roches isolées qu'on retrouve au milieu de la plaine
comme sur le chemin de Saint-Maurice de Gourdans à
Chânes, s'établirent alors, sillonnèrent toute la surface
des terres et en transportèrent des parties dans tous les
pays : de là vinrent les immenses alluvions de la vallée
du Rhône, énorme amas de débris alpins qui n'ont pu
être charriés par le fleuve actuel et entremêlé de dépôts
plus ou moins épais d'argile, qui sert de terre à piser,
si commune autour de Meximieux.
   Le seul et dernier bouleversement qui eut lieu après,
est désigné par les géologues sous le nom de Système du
Tênare et date d'une époque où nos mers étaient peuplées
des êtres qui y vivent encore à présent^ car on y retrouve
leurs restes partout ; il a formé ces terrains     diluviens
où se montre l'action des courants, tant ceux des rivières
 que ceux des mers.
  Le sol de la Valbone est ainsi formé : un immense
amas de cailloux roulés qui semblent charriés par des
eaux fluviales ou des débris de roches et de pierres por-
tant la marque de coquilles marines, caractéristiques du
dernier diluvium, le déluge de la Bible.
  Une autre opinion laisserait à penser que l'espace
compris entre le plateau de Bresse et les montagnes du
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