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2i)0                       LA VALBONE.

Dauphiné sur les bords du Rhône, aurait été rempli, et
que c'est à l'action lente et successive, mais continue du
Rhône et de l'Ain, que la vallée se serait formée :
mais cette opinion est inadmissible, le diluvium seul a
pu produire ces immenses transports et ces accidents
d'érosion dont on voit les traces ; ils se trouvent à des
niveaux que ne peuvent atteindre les eaux actuelles, sur
des étendues que ne peuvent couvrir ni le Rhône ni l'Ain
en mêlant leurs ondes : ils ne peuvent qu'avoir été creu-
sés par ces courants diluviens qui ont marqué, au levant
de la Valbone, sur les montagnes de l'Isère, le sens de
leur écoulement en striant les granits le long desquels
ils coulaient.
   Le savant bénédictin Dom Ruinart, qui a donné en
1669 une édition de Grégoire de Tours, prétend que le
débordement du Rhône dont nous avons parlé remonte
à l'an 566 : quoi qu'il en soit, cette époque fut marquée
d'un grand fléau, que rapporte notre historien, et dont
la mémoire dut rester longtemps chez les contempo-
rains :
   « Quand (c) survint la calamité, la mortalité fut si
grande parmi le peuple de cette contrée (l'Auvergne)


    (c) lam vero adveniente ipsà clade, tanta strages de populo
illo facta est per lolam regionem illam (Arvernam), ut nec nu-
merari po*sit quanlœ ibidem ceciderent legiones. Nam cùm jam
sarcofagi aut'abuloe defecissent, decevi aut eo amplius in unâ
humi fossâ sepeliebantur      Erat enim et ipsa mors subita. Nam
nascente in inguiue aut in ascellâ vulnere in niodum serpentis,
ita inficiebantur homines illi à veneno, ut die altéra aut tertià
spiritum exhalèrent. Sed et sensum vis illa veneni auferebat ab
homine          Tune et Lugdunum , Biturix , Castillonura atque
Divionum ab hàc infirmitate valdè depopulata sunt....