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288                     LA VALBOSE.

a dit que les eaux comprimées par l'obstacle et s'élevant
sanscesse, ont enfin débordé la montagne, il est naturel que
ces eaux alors s'écoulent, et non plus remontent à cinq
lieues au-dessus. Au contraire, avec saint Grégoire de
Tours, tout s'explique clairement, et il ne reste aucun
doute dans l'esprit sur la manière dont le fait s'est ac-
compli.
   Tauredunum, c'est l'Ecluse actuel :lamontagne où était
le fort, violemment séparée par un tremblement de terre,
est rejetée dans cette partie si resserrée où coule le
Rhône : le lit du fleuve est obstrué complètement et, les
eaux s'accumulent rapidement et remontent vers Genève
qu'elles inondent. Bientôt il arrive que le niveau est à
la hauteur de l'obstacle qui ne peut résister davantage
à cette énorme poussée : il s'ensuit un affreux cataclysme
qui inonde le pays et détruit villages, hommes et ani-
maux.
   Des écrivains ont cru que c'est ce débordement im-
mense el subit qui nivela la plaine de la Valbone :
du moins nous avons entendu attribuer à un fait de ce
genre la couche de galets qui la recouvre dans toute
 son étendue.
   Quant à nous, cette inondation formée d'un courant
 boueux, a pu simplement y déposer cette légère couche
d'humus qui l'a quelque peu fertilisée; sa constitution,
bien caractérisée, accuse des faits beaucoup plus anciens
 et des forces beaucoup plus considérables : elle remonte
à la période géologique des terrains diluviens.
   Les dépôts de Bresse qui appartiennent à la période
subapennine, s'étendent de Dijon et de Besançon jusque
vers Valence, sur la longueur du Rhône et de la Saône :
ceux-là paraissent être de formation fluviatile, ils sont
de l'époque du soulèvement des Alpes Occidentales per-