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                       LA VALBOME.                    287

tout entier, sur une longueur de 70 milles et une largeur
de 20 mil'es, que débordant sur ses deux rives, il dé-
vasta les villages les plus anciens, détruisit le pont de
Genève, emporta par sa violence les moulins et les hom-
mes ; puis étant entré dans la ville de Genève, il fit pé-
rir plusieurs habitants. »
   Le P. Philippe Labbe, l'un des plus laborieux et des
plus savants jésuites français, a publié des travaux
fort utiles à l'histoire : nous cherchons dans son Pharus
Galliœ antiquœ la position de Tauredunum, et nous li-
sons à la page 175 :
   « Tauredunum, de quo Gregorius Turonensis et Ma-
rius Aventicensis : Samsoni, Catello, Belleforestis aliis-
que passim : Tournent, sur la rive droite du Rhône en
Vivarais, »
   « Mais nette grave erreur, ajoute notre auteur, est
réfutée vivement par le P. Monnet, p. ccxxvi, qui nous
apprend que ce lieu est l'Ecluse, sur le Rhône, entre
Genève et Seissel, où l'on voit encore les marques de
ces rochers qui tombèrent dans le Rhône et firent re-
monter ses eaux jusqu'à Genève, qui est Ianoba, Ianava,
Janua, de nos anciens écrivains français. »
   Il n'est pa? jusqu'à Ienuba, dont parle saint Grégoire
de Tours, dont on ait voulu faire la ville ruinée d"Alby
en Vivarais, au-dessous du Ve'ay, à côté des Cévennes
et du pays de Gévaudan : Le P. Labbe réfute cette se-
conde erreur et explique qu'il s'agit de la « cité gene-
voise, Geneva ou Ianava des Allobroges, par corruption
Cenabum : Genève, sur le bout du lac où le Rhône com-
mence à paroistre et descendre vers la Bresse. »
   L'opinion de Marjus d'Avenches n'est pas acceptable ;
d'après lui, la montagne est dans le Valais, elle tombe
dans le lac qui déborde et inonde Genève ; mais comme