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LES CJUSSEIJKS ]>K HKiNNES. 3')?) cheveux noirs et la peau brune des gens de Soiutré. Au lieu d'épaisses et embarrassantes peaux de bêtes, ils por- taient en manière de vêtement de courtes tuniques d'é- toffe, qui laissaient libres tous leurs mouvements. Ils avaient les jambes et les bras nus et les pieds protégés par de légers mocassins retenus au moyen d« courroies entrelacées. A leur ceinture pendait le casse-tête natio- nal garni d'une pierre dure, aiguisée et polie; des lances et des flèches armées de fines pointes de silex savam- ment taillées dans des formes inconnues à Soiutré, peintes de couleurs vives, ornées de plumes, complé- taient leur équipement, relativement très-perfectionné pour l'époque. On voyait à leurs poignets et à leurs che- villes des bracelets en bois, en corne ou en os. L'un d'eux avait sur la poitrine une large pendeloque d'ambre. Leurs cheveux tressés étaient retenus sur le sommet de la tête par des épingles d'os. Enfin, une barbe épaisse et de longues moustaches achevaient de leur donner cet air inculte et martial qu'on retrouve chez toutes les races aryennes primitives de la Gaule et de la Germanie. Leur chef était un vieillard aux cheveux blancs, mai- gre, mais robuste, et portant sans faiblir ses soixante ou soixante-dix printemps. Son œil rusé, ses lèvres fines, son air froid et digne, indiquaient un diplomate plein de détours. Les trois autres étaient déjeunes hommes dans la force de l'âge. Ils s'assirent, et nous nous regardâmes d'abord silen- cieusement les uns les autres. Au bout d'un instant, le vieillard prit la parole. — Les Chasseurs de rennes ont sans doute trouvé leur village trop humide, puisqu'ils sont venus disputer aux vautours et aux corbeaux cette pointe de rocher froide et, aride.