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2;j.3            i.v.s CH.vssEuas BF. niî.NMis
n'avions eu à combattre pendant la nuit qu'un détache-
 ment envoyé pour opérer un coup de main par surprise.
Mais d'un instant à l'autre, nous pouvions nous attendre
 à recevoir le choc de toutes leurs forces réunies.
    La plus grande confusion régnait au village quand j ' y
 descendis pour donner mes ordres. La pluie avait cessé,
 et l'on pouvait constater les dégâts considérables causés
par cette nuit diluvienne. Presque toutes les huttes
étaient renversées ou gravement endommagées , et je
reconnus que les effets que j'avais attribués à un trem-
blement de terre étaient dus à un phénomène assez fré-
quent à Solutré par les grandes pluies. L'eau ayant
détrempé des couches marneuses qui forment le sous-sol
de la localité, il s'était produit un glissement, et toute
une portion des talus se séparant de la base du Rocher,
était descendue de quelques mètres en entraînant une
 partie du village.
   Cet événement et ce désastre n'avaient d'ailleurs, va
les circonstances, qu'une gravité très-secondaire, et je ils
travailler sans retard à transporter sur le Rocher tout
ce qui serait indispensable à la défense. En un instant,
les huttes furent démolies; on monta à la citadelle les
peaux, les armes, les outils les plus nécessaires, les r é -
serves de viande, et de l'eau renfermée dans des outres.
Il fallut également y porter les malades, ainsi que les
vieillards incapables d'une aussi pénible ascension. Un
grand nombre de ces malheureux, quelques-uns presque
centenaires, vivaient depuis des années au fond des h u t -
tes, sans voir jamais le jour, accroupis dans un coin à la
manière des bêtes. On les nourrissait avec humanité, et
ce respect des vieillards si rare parmi les peuples bar-
bares, était une preuve de plus des instincts débonnaires
des gens de Solutré. Rien d'aussi triste que la vue de