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534 LE PAGE DU BARON DES ADRETS. le sien, Beaumont recula, mais sa fureur n'en fut que plus grande et ce fut en apportant la dévastation comme la terrible maladie orientale qu'il s'abattit sur Saint- Gai mier. Sur (es flancs d'une montagne qui regarde la Loire, s'étend, riche et célèbre, la petite ville deSaint-Galmier. Les Gaulois connaissaient ses eaux minérales; les Ro- mains, dont la civilisation avait des raffinements qui nous sont inconnus, construisirent un bâtiment somp- tueux autour de la fontaine consacrée à !a déesse Se- gesla, et firent leurs délices de ses eaux bienfaisantes. Aquœ Segestse était traversée par une voie romaine, par où les maîtres du monde conduisaient leurs légions, mais par où ils amenaient aussi la boisson sacrée, quand les malades, les impotents, ou les convives joyeux, les Apicius et les Lucullusde la Gaule, les généraux cam- pés à Lugdunum ou à Feurs, ne pouvaient venir eux- mêmes puiser à la fontaine la santé ou le plaisir. Les Romains luttaient depuis longtemps contre la bar- barie qui envahissait la Gaule et l'Italie, quand naquit, près de la fontaine aux eaux bienfaisantes, un humble et faible enfan! à qui on donna le nom de Galmier. Pauvre, mais resplendissant de toutes les vertus, Gal- mier exerça longtemps l'état d'ouvrier cloutier, puis, le clergé émerveillé de sa piété, l'obligea, malgré sa mo- destie, à entrer dans ses raogs: mais il n'édifia pas long- temps le monde chrétien sous sa robe de prêtre ; il était bien jeune encore, quand Dieu voulut lui accorder la couronne des saints. Les comtes de Forez aimaient leur résidence prin- ciers de Saint-Galmier, car ia voix publique avait donné