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                  ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS.                       491

centration, qui tend à simplifier la syntaxe : comme si les
serfs de la glèbe, GÉNIES rusticœ, gent peu parolière, tins-
sent à faire économie de temps et de paroles (1).
  Ces mots, nous allons le voir, appartiennent en grande
partie à la langue celtique, gaélique ou wallone. Nous
en trouverons le radical dans une foule de noms parmi
lesquels je'me bornerai à citer, pour exemple, les.suivants:
  AÏDI, aida, de ais, support, bâton (qui s'aide du), mot
conservé dans le français, ais, un ais.
  Aïsï, qui est à son aise; du celte, eaz; «prononcé ê, ai.
   BLÔ ; celte, ble$, le blé.
   BREIN (de), du son ; du celte> bren, tamis (à passer la fa-
rine); d'où le mot patois brenada, épithème fréquemment,
mis en usage, fait avec de la farine frite avec de la graisse.
   BOTTA, du breton botl, un javelle.
   Botrcà, remuer ; du celte, boulg, mouvement,
   BOT, un bât, celte bail, d'où bâter, et embêter ( non pas
embêter) quelqu'un.
   BRATES, BRAIES ou BRAGUETTES, d'où les Latins avaient tiré
le mot Gallia braccaia ; pour la distinguer de celle qui
était, à leur imitation, GALLU TOGATA,et de la Gallia comala,
qui comprenait plus spécialement la partie conquise par
les Francs et leurs rois chevelus.
   GRÈGUES, du breton greag, a prononcé ê, à la gaélique,
culottes ; encore aujourd'hui en usage en Bretagne ; n a -
 guère chez nous ; tiri te grègues; [allons zoù, décampa.
   OCQUE, du breton uosc, espèce de grandes guêtres, ou
 bas de chausses ; par opposition au premier vêtement,
 qu'on appelait haut-de-chausses.


  (1) Q»i reconnaîtrait, par exemple, avus dans le mot moderne chef? et
pourtant c'est le même mot : « prononcé 6, cv (/pour v), a fait êf, tchef, et
chef. Eve, h la même ctymologie êva, pour ava, grand-mère (du genre
humain). ÎI en est de même du mot roi, rex des Latins, rix ou rilz des
Gaulois ; qu'ils prononçaient en i dur, comme les Anglais, raix ; d'où le
patois »"o» on roi — la raina, regina.