Revue du Lyonnais » série 3 - n°9 ( 1870 ) » pp.478

478                 LES FEUILLANS DE LYON.

et Blot, le procureur syndic Brochet, et le secrétaire Bernât.
On décida de mettre en adjudication foute la partie claustrale,
composée des 4e, 8", 6e et 7e lots. L'article l«r des conditions de
la vente est ainsi conçu : v L'église des ci-devant Feuillans, cha-
 « pelle, chœur, sacristie et dépendances sont réservés, tels qu'ils
 « se comportent avec leurs entrées, issues, passages, vues, chû-
 « tes d'eau, sans qu'il puisse y être fait aucune construction ni
 « entreprise quelconque sur ou contre cette propriété. » Cette
 conservation de l'église montre qu'en 1791 la révolution était loin
 d'être encore arrivée à son apogée. L'aîmanach de Lyon de 1792,
 dans sa nomenclature des nouvelles paroisses, range sous la dépen-
 dance de celle de Saint-Polycarpe les églises des Feuillans et
 des Bernardines, auxquelles il donne le titre d'oratoires. L'exis-
 tence temporaire de ces deux chapelles peut s'expliquer, puisque
 le département de Rhône-ct-Loire avait encore un évêque dans
 la personne d'Adrien Lamourette, précédemment vicaire général
 du diocèse d'Arras ; mais cet administrateur constitutionnel,
  ayant été nommé député à l'assemblée législative, ne resta pas
  longtemps à Lyon où il avait été reçu le soir, au mois d'avril
  1791, à la clarté d'une illumination ordonnée par l'autorité.
  (Durieux, Diocèse de Lyon pendant la Révolution.) Le progrès
  révolutionnaire marchait à pas de course : le malheureux évê-
  que fut guillotiné à Paris, le 11 janvier 1794, à l'âge de 52 ans,
  et toutes les églises se fermèrent au culte ou servirent à de vul-
  gaires usages. Si l'exemple de nos prédécesseurs est une leçon,
  tâchons d'en profiter et ne confondons pas la liberté avec l'anar-
  chie qui est la plus cruelle de toutes les tyrannies.
   Dans cette vente du claustral des Feuillans, outre la réserve
 en faveur de l'église, il en est faite une autre à l'égard du 7e lot :
 « attendu que le gouvernement a fourni jusqu'à ce jour aux frais
 « du logement du sieur Badger et que ce dernier demande l'exé-
 « eution de la promesse, d'après laquelle il articule avoir quitté
 « sa patrie et apporté dans cette villo une découverte utile aux
 « manufactures et au commerce, il sera sursis à la vente des
 « hangards et terrains qui composent le 7e lot jusqu'à nouvelle
 « disposition. » L'adjudication des 4 e , 3 e et 6« lots eut lieu en