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476                   LES FEUILLANS DE LYON.
vres que la communauté de la Grande-Fabrique se chargea de
 compter (1).
   Une lettre de Flachat à Trudainc, du 28 janvier 1735, dit que
 Badger faisait toute espèce de réclamations « et qu'il était d'une
 « méfiance sans égale et d'un caractère des plus violents. » Il
avait cependant obtempéré aux conditions imposées par le duc
de Mirepoix, et en 1732 deux élèves faisaient chez lui leur ap-
prentissage, Seguin et Scot. Ce dernier avait été associé aux bé-
néfices de l'établissement par deux actes de 1756 et 1761, et en
1767 il se plaignait de ce qu'on lui refusait le payement de sa
part dans les bénéfices.
   Après quelques années, en 1769, les étoffes moirées n'étant
plus à la mode, il arriva que Badger se trouva dans une triste po-
sition pécuniaire. Alors la Grande-Fabrique lui alloua 500 livres
par an et diminua d'autant le loyer qu'elle payait aux Feuillans,
mais il semblerait que Badger manquait d'ordre et d'économie,
car M. de Trudaine, dans une lettre du 17 mars 1773, adressée
à M. Flesselles, intendant, prétend que Seguin, encore associé,
avait bien fait ses affaires et se trouvait dans une position aisée.
   Une suite de lettres, entre les deux correspondants précités,
nous apprend qu'en 1774 la fabrique d'étoffes de soie marchait
très mal et qu'au mois de mars on avait fourni à Badger 12,000
livres afin qu'il pût payer ses dettes. Il demandait, en outre,
qu'on lui accordât le capital d'une pension de 1,200 livres, le-
quel serait pris, moitié sur la caisse de commerce, moitié sur le
produit des droits des étoffes étrangères : il comptait avec ce ca-
pital entreprendre un commerce de quincaillerie anglaise. Je ne
saurais dire si l'on accéda à cette demande ; mais il paraît qu'en
1777 les affaires de Badger se trouvaient d'autant plus en mauvais
état que le .gouvernement s'étant emparé des propriétés de tou-
tes les corporations commerciales, la Grande-Fabrique ne pouvait
plus payer la pension qu'elle lui servait (2).

   (l) Voir les détails sur la communauté de la Grande-Fabrique dans le
tome vm, 3* série do la Revue du Lyonnais.
  (2) Voir la Revue du Lyonnais, t. vm, 3 e série.