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376 LES BEAUX-ARTS A LYON. Louer de la sorte l'Hôtel-de-Ville c'est faire indirectement la critique du monastère que de La Valfenière gentil- homme avignonnais, architecte du roi, construisit pour les Bénédictines de Saint-Pierre, et qui se nomme maintenant le palais des arts. Le manque de proportions dans les or- dres, la grande quantité des ouvertures de différentes grandeurs qui se superposent formant deux rang-s dans la hauteur de chaque entrecolonnement, les mezzanines percées dans la frise de l'entablement et dans le rez-de- chaussée, l'uniformité d'aspect qui résulte du peu de saillie des pavillons et de l'avant-corps, telles sont les im- perfections que l'on regrette de voir dans la façade de ce palais. Elles frapperont facilement l'observateur qui vou- dra comparer par exemple cette façade à celle de l'Hôtel- de-Ville d'Amsterdam, qui présente, comme le palais des arts, deux ordres de pilastres et deux étages de fenêtres dans la hauteur de chacun de ses ordres (1). Cette critique légère ne nous empêche pas de nous féliciter pour l'architecture lyonnaise du dix-septième siècle d'avoir un aussi beau monument, style italien Anne Albert de Chaulnes, abbesse des Bénédictines de Lyon, en fit poser la première pierre en 1659 ; sa sœur Antoinette d'Albert d'Ailly de Péquigny de Chaulnes qui lui succéda en 1672, le termina complètement. Le plan de l'édifice (2) fourni par de la Valfenière est un rectangle avec une vaste cour centrale ; des pavillons identiques et symétriques occupent les quatre angles ; la façade est décorée de deux ordres de pilastres, l'ordre in- (1) On pourrait aussi comparer le palais Saint-Pierre au palais cons- truit à Naples au 18e siècle par Vanvitelli. (2) Une étude complète de l'édifice à été faite par M. Charvet : yoir Revue du Lyonnais, mai 1869, notice sur François de Roy ers de ta Valfenière.