page suivante »
366 1ES BEAUX-ARTS A LYON. Le contraste entre l'église de l'Hôtel-Dieu et l'église de la Charité est complet : celle-ci, construite en 1617, par conséquent plus ancienne de quelques années, se fait r e - marquer par sa grande simplicité (1). Il n'y a pas d'ordre d'architecture régnant dans l'intérieur : deux rangs de six arcades superposées s'appuient sur des montants fort sim- ples, des cordons placés au-dessus des arcades et au-des- sus des tribunes forment des ressauts vers les montants et suppléent ainsi aux chapitaux ; il n'y a pas de voûte, pas de sculpture. Celui qui avant tout cherche la convenance dans un édifice doit trouver l'église de la Charité bien conçue et parfaitement appropriée au service d'un hôpital. A coup sûr cette modeste chapelle doit être étonnée du prétentieux clocher octogone (2), décoré de pilastres dori- ques et ioniques dont le chevalier Bernin, dit-on, a fourni les ires qui accompagnent la porte, et par les frontons circulaires qui, reposant sur ces pilastres et sur les pieds-droits de la porte, s'encla- vent les uns dans les autres; Mimerel n'avait pas voulu copier dans sa façade les façades à placage et à petits ordres superposés que les Jé- suites avaient mis à la mode. On vient de réparer l'intérieur de l'église avec beaucoup de goût. (1) Il est à regretter que des nécessités de construction aient empê- ché l'architecte de faire les bas côtés exactement semblables : celui qui est engagé dans le claustral est plus étroit. Nous ne savons s'il faut regarder,le père Martel Ange comme l'architecte de l'église; ce- pendant c'est lui qui en 1614 donna les plans des bâtiments qui de- vaient remplacer l'Aumône générale, et il paraîtrait juste de lui faire horineur de l'église. (2) 11 faut reconnaître qu'au point de vue pittoresque ce campa- nile fait bien dans le paysage à l'extrémité de la place Bellecour. Le Bernin avait aussi fourni le dessin du tabernacle placé sur l'au- tel de l'église des Carmélites, et il faut lire dans Glapasson. p. 154, la description de ce petit monument où le marbre blanc, le serpentin, le bronze doré et l'agate se mélangent : c'est uns des créations incroya- bles auxquelles visais la sculpture italienne au 17e siècle.