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266                            POÉSIE.
      Là, que de cœurs émus sous le ciel ont chanté        '.
      Que de héros pensifs rêvaient à la victoire,
      Que de sève aux bourgeons du printemps a monté !
      Que de noms glorieux sont perdus pour l'histoire !
      Hélas ! tout s'est éteint en funèbres sanglots.
      Plus rien !.. qu'un souvenir, de l'écume et des flots.


           Plutôt, voyez-le quand la brise
           Vient caresser sa nappe grise ;
           Voyez-le calme, à son réveil,
           Sous un blanc nuage d'aurore,
           Ou, radieux sous le soleil
           Comme un sultan que l'on implore.
           Voyez, ses roseaux s'incliner
           Et sur ses vagues onduler ;
           Ses ombres, (1) vives étincelles,
           S'élancer de son pur miroir,
           Et les rapides hirondelles
           Qui viennent le baiser le soir.


           Comme un monarque, en ce vallon,
           Depuis sept siècles, il rayonne,
           Chante et pleure dans sa couronne
           De nénuphar et de gazon.

                                         A. GARDAZ.


  fl) Les ombres-chevaliers, poissons abondants dans ce lac.