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LE LAC DE PALADKU (ISÈRE). Un jour, un choc brûlant fit trembler les collines ; De sanglantes vapeurs noyèrent l'horizon ; Les pierres et les eaux bouillaient dans les ravines ; De murs et d'ossements ce fut un tourbillon... La terre s'entr'ouvrit ; soudain, un lac immense Etendit son miroir et son morne silence. Qu'il est triste, le soir, couché sur ces tombeaux, Lorsqu'un éclair subit blanchit ses cchancrures ; Que ses flots irrités submergent les roseaux Et des saules rugueux les longues chevelures ! Alors son vent glacé gémit comme un soupir Et les échos lointains semblent tous tressaillir. Souvent, quand l'ouragan vient fouiller dans son gouffre, Quelque informe débris par la vague apporté, Quelque tronçon noirci par la lave et le soufre Nous dit : Ici régnait une grande cité, C'est Ars qui combattit pour son indépendance, Ars qui de Barberousse arrêta l'insolence. ! 17*