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                     LES BEAUX-ARTS A LYON.                        487

frères Frellon , a été ornée d'estampes gravées par
Holbein (1 ). Les Frellon achetèrent en outre les planches de
la Danse des morts et en firent plusieurs éditions latines,
françaises et italiennes. Papillon a décrit les estampes de
la Danse des morts telles qu'il les trouvait dans un exem-
plaire italien intitulé « Simolachri historié e figure délia mor-
te, in Lyone appresso GiovanFrellone. 1549, » faisant obser-
ver que les planches déjà publiées à Basle commençaient
à être usées et à être moins nettes, mais qu'Holbein en
avait ajouté plusieurs nouvelles spécialement dessinées et
gravées pour le libraire de Lyon (2).
   Ainsi le courant des mœurs et des idées du seizième siècle,
en tant qu'il se traduit dans les beaux-arts, existe à Lyon
comme à Paris. Il est donc naturel de rencontrer à Lyon
les inspirations artistiques nées des luttes politiques, nous
voulons parler de ces placards historiques qui se sont multi-
pliés en même temps que les libelles pour attiser les pas-
sions. Renouvier cite (3) « le portraict de la ligue infer-
nale, par Léonard Odet » : ce bois grossièrement taillé et
illustrant un placard en vers représente un monstre à deux
têtes, en habit de moine, ayant le pied fourchu. Quoiqu'il
n'ait aucune valeur, ce placard appartient à l'histoire de
l'art.
   La part que Lyon prenait dans le mouvement artistique


  (1) Papillon , 1, 167. Voici un distique à la louange d'Holbein, qui
était au commencement de la bible de Trechsel :
      Cernere vis, hospes, simulacra simillima vivis ?
      Hoc opus Holbinœ nobile cerne manus.
   (2) Papillon, I, 169. Ces estampes non éditées à Bàle se distinguent
parce qu'elles n'ont qu'un filet, tandis que les premières en ont deux
   (3) Types et manière des maîtres graveurs des xvie et xyie siè-
cles, II, 68.