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186 LES BEAUX-ARTS A LYON. nommé parmi les orfèvres, comme un graveur en taille- douce et graveur sur bois ayant illustré plusieurs livres publiés à Lyon (1 ). Cet éminent artiste, élève de Jean Cou- sin, a signé onze vignettes sur les dix-huit qui ornent le splendide Josèphe in-f° publié en 1566 par les héritiers de Jacob Junte. « Josephi antiquitatum judicarum libriXX. Lugduni, apud hseredes Jacobi Junctse, 1566. » L'union entre les graveurs et les imprimeurs durant le seizième siècle est un fait important sur lequel nous devons insister. Voir les fleurons, les frontispices et les estampes composés pour les libraires, principalement depuis le règne de François Ier,c'est assister à tout le mouvement artistique de la renaissance : ici les plus charmantes inventions, les arabesques capricieux, les entrelacs ouïes ornements gro- tesques ; là les figures allégoriques à muscles un peu accu- sés mais bien dessinées etfièrementdrapées ; ailleurs les ter- messes satyres,les oiseaux, les fleurs; enfin les motifs em- pruntés à l'architecture. Les Trechsel, les Jean de Tournes, Eoville, Honorât, les Junte, les Frellon, Macé Bonhomme, Gryphe sont devenus les protecteurs des artistes et les ont appelés à orner leurs splendides éditions : tout le monde connaît les charmantes vignettes xylographiques qui étaient la marque de ces imprimeurs. Les libraires lyonnais ne reculaient devant aucuns frais, et leurs relations s'étendaient à tous les pays (2). C'est ainsi que nous avons occasion de parler de Holbein, le fa- meux peintre de Bâle. Une bible imprimée en 4539 par Melchior et Gaspard Trechsel, et rééditée en 1543 par les (1) Firmin Didot. Gravure sur bois, col. 184. (2) Voir le chapitre consacré à l'imprimerie, Histoire monumentale de Lyon par M. Monfalcon, I, 353, et la savante étude faite sur Holbein comme graveur, par M. Firmin Didot, dans son histoire de la Gravure sur bois, col. 43 et suiv.