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LES BEAUX-ARTS A LYON. 181
il a composé des cartouches avec figures fantastiques,
mascarons et chimères. Voici en quels termes un con-
temporain s'exprime sur cet artiste : « Je regrette gran-
dement la perte de quelques beaux livres quand par la
nonchalance des héritiers ou successeurs d'un auteur (les-
quels d'ailleurs et aucunes fois se rencontrent ignorants),
son œuvre demeure ensevelie es perpétuelles ténèbres de
l'oubli, comme si jamais elle n'avait été; et que l'on aime
mieux la laisser ronger aux rats et la vermine, ou l'expo-
ser à la poussière et aux gouttières d'un grenier, que de
la conserver précieusement, à tout le moins en tenir quel-
que compte autre qu'on a fait d'un excellent livre de feu
maître Salomon, traitant de perspective, qui s'est perdu
de cette façon après son décès. Toutefois le renom de l'au-
teur, qui était peintre et très excellent tailleur d'ystoires,
sera immortel par les belles figures de la bible que de son
invention il a pourtraict et taillé, comme aussi par infinies
autres figures et pourtraictures, peintures et tableaux sor-
tis de sa main, qui se voient encore de lui à Lyon (1). »
L'Å“uvre du peintre a disparu ; mais celle du graveur
subsiste, et elle vivra inséparable de l'œuvre de nos im-
primeurs , car Bernard Salomon trouva heureusement
pour remplacer les loisirs auxquels la guerre civile con-
damna les beaux-arts dans le milieu du seizième siècle
de 1550 Ã 1575 les commandes de Jean de Tournes, de
Temporal et de Marcorelle, imprimeurs amoureux de leur
art et soucieux de produire de belles éditions illustrées.
Papillon, dans son Traité historique et pratique de la gra-
(1) Du Verdier Bibliothèque, article BERNARD SALOMON DIX LE PETIT
BERNARD. — Spon, dans Recherche des curiosités et antiquités de la
ville de Lyon, livre publié en 1673, parle d'une maison située près de
la porte de Vaise qui avait une façade peinte à fresque par le petit
Bernard.