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68                     CHATEAU-BAYART.

acquise par l'Etat, soit affectée à servir de retraite viagère
au capitaine dauphinois qui aura le mieux mérité cette
récompense de vertu militaire, afin que le voyageur, visi-
tant notre riche et brillante vallée, puisse, à perpétuité,
trouver en ce lieu un de ces nobles caractères, un de ces
nobles débris de nos armées, qui ait le droit de dire : C'est
moi qui garde le Château-Bayart !..
   Sur ces entrefaites le domaine ayant été vendu, on dut
se borner à ouvrir une souscription destinée à l'érection
d'un monument à la mémoire du chevalier Bayart sur la
terrasse du château. Mais peu soucieux probablement de
voir se perpétuer le souvenir de l'illustre enfant de la pro-
vince, le nouveau propriétaire manifesta de telles exigen-
ces, qu'il fallut aussi renoncer à ce second projet. Pourtant
si l'on ne voit pas l'effigie du bon chevalier au lieu même
où il vit le jour, Grenoble lui a élevé une très belle statue
de bronze sur l'une des principales places de la ville.
Une statue équestre de Bayart orne aussi le pont du Bréda,
au bourg de Pontcharra. Si ce dernier monument laisse
un peu à désirer sous le rapport artistique, il honore du
moins le patriotisme des habitants de ce bourg.
  Lorsque pour la première fois, il y a quelques années,
nous visitâmes les ruines, elles offraient un spectacle
mélancolique qu'elles ont perdu depuis que, par une res-
tauration, on a essayé de les rendre un peu habitables.
   Arrivé tout en haut du chemin qui regarde la Savoie, sur
une esplanade soutenue par un double rang de murailles
formant terrassement, on voyait devant soi deux tours
rondes, massives, trapues, lézardées, à demi-engagées
dans la courtine.
  Un fossé profond, jonché de débris, en défendait les
abords. Entre les deux tours s'ouvrait une grande porte,
veuve de son pont-levis, mais surveillée par de longues et
étroites meurtrières, percées dans chacune des tours. Sur
la pierre qui formait la clé de l'ogive de cette porte était
gravé l'écusson de la famille des Terrail.