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                     CHATEAU-BAYART.                      69

   La tour de gauche renfermait la chapelle seigneuriale ;
 celle de droite, le logement du concierge; l'une et l'autre
 avaient été transformées en étables pour les bestiaux. Au
milieu de la cour où poussaient dru et menu, en toute
liberté, les herbes parasites et les orties, on voyait un
puits à la margelle usée. Sur la gauche se dressait un
vieux corps-de-logis, délabré, ouvert en maint endroit, et
 auquel s'appuyaient de misérables hangars. On trouvait
ensuite les pans élevés d'une grosse tour, montrant encore
le soubassement d'une tourelle accolée à cette tour, et
renfermant les marches d'un petit escalier tournant. Un
peu plus loin, s'élevait une autre tour, qui fendue par le
temps dans toute sa hauteur présentait deux fragments de
dimension inégale. Tout en face, un monceau de débris
indiquait l'emplacement occupé autrefois par une cin-
quième tour. Enfin, placé en équerre, un bâtiment de deux
étages, d'une construction moderne, relativement aux
autres parties de l'édifice, et pouvant seul offrir un abri
momentané sous un toit chancelant, ouvrait sur la cour
ses fenêtres à meneaux et à croisillons, défendues par des
barreaux de fer.
   En dehors de l'enceinte, sur l'esplanade, à gauche près
d'un bâtiment délabré, sorte de grange servant d'habitation
à un fermier, on voyait, comme complément, des écuries,
un four rustique et des hangars.
   L'absence de documents écrits nous réduisant aux con-
jectures, il y a lieu de présumer que ce manoir fut ruiné,
soit par Lesdiguières, pour empêcher les Savoyards de s'y
retrancher, soit par ces derniers eux-mêmes, soit peut-
être par Richelieu pour ôter un point d'appui aux protes-
tants lorsqu'ils levèrent l'étendard de la révolte dans le
Dauphiné et dans les provinces du Midi. On aurait édifié
depuis lors le bâtiment de deux étages dont nous avons
parlé ci-dessus.
   Tel était le délabrement de ce château, que personne n'y
 habitait. Dans les salles basses du dernier bâtiment, on