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322 BIOGRAPHIE
dément de l'armée à Dallemagne, lui donnant carte blanche
pour tout ce qui concernait la police et ia sûreté de Home.
Or, dit le général Koch, auteur des mémoires de Masséna
(tome 3, page 29) : « Ce généra! était l'homme qui convenait
« le mieux à la circonstance. Connu depuis longtemps dans
« l'armée, par des précédents extrêmement honorables, il n'en
« était pas à ses débuts, car il avait, à cette époque, 22 ans de
« services, ayant fait les campagnes d'Italie où il s'était distin-
« gué ; d'une instruction soignée, d'un esprit sagace, calme et
« observateur, d'une bravoure à toute épreuve, d'une loyauté
« proverbiale, il avait tout ce qu'il fallait pour arrêter un mou-
« vement qui pouvait avoir des conséquences terribles. »
L'événement justifia cette mesure de prévoyance. Il fallut que
Dallemagne apaisât une insurrection romaine qui menaçait la
garnison française. Il arrêta les assassinats et le pillage. Il fit
rentrer les fonds dans les caisses du Trésor. Sa justice atteignit
un aide-de-camp de Cervoni que son grade et l'autorité de son
général ne purent sauver. 1! dompta le peuple de Rome ; ramena
l'armée sous ses ordres, par sa juste fermeté et son inébranlable
équité. Après le délai d'un mois (du 25 février au 12 mars 1798),
le calme était rétabli et Dallemagne remettait le commandement
à son successeur, le général Gouvion Saint-Cyr, pour venir en
congé à Belley, se reposer de ses souffrances physiques depuis
Mantoue.
Avant de quitter la ville éternelle, il éprouva une douce émo-
tion : la municipalité de Rome, qu'il avait réorganisée en procla-
mant la République italienne, de concert, avec les commissaires
français Daunou, Monge, Florens et Fraipoult, délégua, près de
Dallemagne, une députationdes notables citoyens romains char-
gés de lui exprimer la reconnaissance publique pour ses bons
offices pendant sa courte administration. Ils lui firent présent
d'un petit monument en or et argent, représentant Y obélisque et
la place Monte-Cavallo.
A peine arrivé dans son pays natal, au printemps de la même
année, il fut appelé à l'armée de Mayence, le 16 août suivant.
Placé à la tête de la 5e division chargée du blocus d'Ehren-