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BIOGRAPHIE. 319 le même dévouement que par le passé au service du nouveau gouvernement dont le drapeau était toujours celui de la France... Il a montré, depuis, qu'i! élaii digne de figurer au premier rang dans l'histoire militaire de la République et de l'Empire. îl prit part à la conquête de ^ice et à celle de Chambéry, en 1793. Au début de celte campagne, il faisait partie de la brigade Brunet ; il enleva te défilé du Moulinet, y fut blessé d'un coup de feu qui lui brisa l'avant-bras droit. Son général lui envoya son aide-de-camp pour le complimenter, lui faisant dire : « Qu'un officier ne doit pas s'exposer comme un simple gre- nadier. » Le capitaine Dallemagne se trouvait au siège de Toulon en décembre 1793 ; il y arriva assez tôt pour s'y faire remarquer parmi les plus braves, li reçut, devant cette place, le grade de chef de bataillon (adjudant général), dont le brevet ne lui fut délivré que le 7 nivôse an 11(27 décembre 1793); il était signé par le représentant du peuple Kicord. Dans ie même temps, sur le rapport qui fui fait de son intrépidité à l'attaque des forts Lariigue et Sainte-Catherine, la Convention nationale lui envoya un brevet de général de brigade pour l'armée des Pyrénées- Orientales ; mais il fut conservé à l'armée d'Italie où îl servit sous les ordres du général de division Macquard. A la tète de Favanl-garde de sa colonne, Dallemagne força les postes de ïîauss, d'âution, du Morignon et du Baolet où il s'établit; il enleva le camp de Suspello, celui des Mille-Fourches, où l'on trouva 12 pièces de canon. Il y reçut deux nouvelles blessures. La prise du Col de Tende et son occupation par notre général sont des faits importants. Le froid était si vif qu'il fallait relever les bataillons tous les dix jours ; il tomba trois pieds de neige, les soldats qui s'écartaient des bivouacs trouvaient une mort certaine; l'eau-de-vie gelait dans les bidons; voilà l'épreuve qu'eut à subir le bataillon de l'Ain, fort de 1016 hommes, que le général Dallemagne recommandait dans ses rapports au général en chef de l'armée d'Italie, comme s'étant montré admirable de patience, de courage et de résignation. Le 6 juillet 1795, les Piémontais ayant voulu surprendre le