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288 VIEUX CHATEAUX ÛB LYONNAIS. pait une esplanade formant la basse-cour de la forteresse, et renfermant la chapelle seigneuriale. Cette esplanade, dont nous voyons encore les murs de soutènement, munis de contreforts, se défendait du côté du bourg par plusieurs tours, dont deux sont encore très-apparentes sur le flanc méridional de la. colline. Elles nous expliquent comment l'entrée principale du château était dépourvue iî tours de flanquement. L'ennemi pouvait s'emparer du bourg sans avoir obtenu de grands avantages ; les habitants se reti- raient dans l'enceinte inférieure du château, dont l'approche n'était point facile. C'était ainsi un second siège à faire avant d'attaquer le château proprement dit, refuge assuré des défenseurs de la place. Le château de Châtillon devait donc à sa situation une importance bien supérieure à celle qu'on serait tenté de lui attribuer, en considérant seulement l'étendue de son emplacement. Son plan est celui d'un carré irrégulier, arrondi du côté de l'ouest.Au midi, il domine des escarpe- ments inaccessibles ; au nord et à l'ouest il était séparé de l'arête de la montagne par un fossé large et profond, et défendu par des remparts élevés, flanqués de deux tours carrées et d'une tourelle cylindrique. Chaque siècle semble avoir laissé sur les murs du vieux manoir l'empreinte du style de son architecture et de ses habitudes sociales. La partie la plus ancienne du monu- ment, qui fait face à la chapelle, remonte au xie ou tout au moins au xn e siècle. Cette époque est bien caractérisée par les arcatures à plein cintre reliant les contreforts plats qui divisent cette façade en quatre travées, et par le mode de l'appareil en forme de feuilles de fougère, ou d'arêtes de poisson, que l'on retrouve notamment dans les murs voisins du donjon. C'est sans doute dans cette partie de l'édifice que consis- tait uniquement le château primitif, forteresse bien secon- daire {castellio), dont le nom est demeuré à Châtillon, même après que son importance se fut accrue. Ce monument du