page suivante »
60 LA QUEUE D'UN SINGE.
« ces cavernes , ces forêts bleues de moisissures. Là ,
« grouillent des peuplades microscopiques d'acarus ; l'a-
« carus ressemble un peu à l'animalcule de la gale. Sou-
te vent, das larves de mouches.règnent sur ces impercepti-
« blés. Tous ces petits êtres essaient de vous dévorer au
« passage, et chatouilleat les houppes nerveuses du palais
« et de la langue; voilà pourquoi le fromage fait trouver
« le vin b o n . . . . mais vous ne mangez presque p a s . . . . »
— Merci, j'ai déjeune tard.
— On le voit. Allons savourer un moka à la Maison d'Or.
A peine nos tasses sont-elles versées, que Claudius se
donne sur le front un coup de poing à tuer un bœuf :
« Faut-il que l'homme soit b ê t e , . . . . mais b ê t e . . . . mais
« bête ! . . . . Vous prenez du café, je prends du café, tout
« le monde prend du café Le café, cause principale
« de dégénérescence des races actuelles ! ! . . . le café élu-
« cide les idées, active le travail du cerveau, je le sais;
« mais il surchauffe la chaudière,.... après cela la mar-
« mite éclate ou la machine se détraque. Prenez un lon-
« drès et le tabac ! en voilà une invention ! mettez-
« moi ça au rayon des alcools, —moins rapide, mais aussi
« sûr, — sans tenir compte de la nicotine, hébétement, ra-
« mollissement, gastrite, pituite et monomanie. Venez-vous
« au théâtre, — allons-y. »
Le bavardage de Claudius *fca'empêche d'entendre les
deux premiers actes, nos voisins murmurent; — mais au
ballet il ne sonne mot et lance des oeillades terribles à la
première danseuse. Bon ! me dis-je, Claudius amoureux !
ce serait trop drôle ; il est vrai que les champignons......
En sortant, Claudins se campe devant moi :
— Avez-vous remarqué la première danseuse.
— - Je le crois bien, mais vous aussi, paraît-il, une belle
fille, n'est-ce pas ?
— Eh ! qu'en sais-je ?
— Plaît-il.?.....
— Je dis : Qu'en sais-je ! Croyez-vous que je me sois