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mJcnoLOGiE. 37 avec amour; il semble que l'on entend le murmure des eaux, et l'on distingue les diverses nuances de la verdure, tant l'auteur a mis de talent dans son œuvre et l'a traitée avec toutes les res- sources de l'art qu'il possédait au suprême degré. Son œuvre, qui fera les délices des véritables connaisseurs, et qui lui a valu une place distinguée parmi les artistes lyonnais, se compose de 179 eaux-fortes, dont un certain nombre sont de vé- ritables chefs-d'œuvre. La cité qui a donné naissance aux Audran, auxDrcvet, aux de Boissieu, inscrira avec orgueil le nom de Baron à la suite de ceux de ces maîtres, à qui elle doit une partie de sa gloire. M. Baron lut l'un des fondateurs de la Société des Amis des Arts de Lyon. Ses appréciations étaient toujours justes et remarqua- bles, et il ne tarda pas à faire partie du Conseil consultatif des beaux-arts, tant ses jugements artistiques faisaient autorité. Amant passionné de la belle nature, M. Baron s'est opposé sans cesse, de toute la force de ses convictions, à ce vulgaire axiome : « Rien n'est beau comme le vrai, » et il voulait avec raison le remplacer par celui-ci : «Rien n'est vrai que le beau. » En effet, quelle est la mission de l'artiste ? N'est-elle pas de choisir le beau côté des choses pour l'offrir avec toute la magie du talent à notre admiration, et faire servir la contemplation de ses œuvres, non seulement à notre plaisir, mais encore à l'élévation, et si je puis dire, à l'ennoblissement de nos idées ? Telles étaient les pensées des artistes de l'antiquité lorsqu'ils réunissaient en un tout les diverses perfections pour nous léguer les œuvres inimitables que l'intelligence humaine ne se lassera jamais d'admirer, et qui seront toujours la condamnation la plus sévère d'un réalisme repoussant. M. Baron était d'un caractère vif et enjoué ; sa conversation, toujours agréable et intéressante , était recherchée et faisait les délices de ses amis. Une telle personnalité avait sa place marquée dans une Société qui existait à Lyon, il y a une trentaine d'années, et qui, se réu- nissant au pavillon Nicolas, semblait vouloir faire revivre l'an- cienne et problématique Académie de Fourvière.