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450 LE CHATEAU DE MONTROND EN FOREZ. une capitulation honorable ayant été offerte, de Pravieux l'accepta. Suivant ce traité le château devait être préservé du pillage et ses défenseurs pourraient se retirer sains et saufs. Mais le chef huguenot se faisait un jeu de ses pro- messes. Quelle satisfaction ne devait-il pas éprouver d'ailleurs à sevenger sur la demeure d'un sire d'Apchon auquel les protestants reprochaient l'emprisonnement de leurs ministres et dont le père était le beau-frère du ma- réchal de Saint-André ! A peine entré dans la forteresse, les protestants se mirent à piller tout ce qu'ils trouvèrent sous la main, et des Adrets répondit aux protestations du chef catholique, en faisant précipiter de la plus haute tour l'un des six défenseurs de Montrond (1). Au parjure et à la cruauté, il fallait ajouter des actes plus odieux encore. Artaud VII, le dernier seigneur de Montrond, était décédé depuis peu de temps, et son corps attendait encore le tombeau qui lui était préparé dans la chapelle du château ; des Adrets le fit tirer de son cercueil et traîner dans les champs. En même temps, l'église de Montrond était livrée au pillage et comme on tardait trop de lui livrer les vases sacrés, le chef pro- lestant faisait précipiter du haut du clocher le curé et le marguillier.Les richesses du château, qui avalent échappé longtemps aux recherches des calvmistes, leur étaient livrées par une servante terrifiée ou séduite, et l'on en chargea plusieurs voitures qu'on envoya à Lyon. Des Adrels ne tarda pas à rentrer dans cette ville, en laissant à Montrond une compagnie de soldats sous les (1) Aug. Bernard. Hist. de Forez. II. p. 116, 128, 134. — Broutin. Hist. de la Ville de Feins, p. 174. — Touchard-Lafosse. La Loire histori- que. I. p. 459.