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200 l/ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN. Il est curieux de constater combien étaient variées les attributions de Minerve à l'Acropole. Pour ne parler que des titres et des fonctions qui lui sont attribuées par les monuments, nous trouvons : Minerve-Pallas, la reine des combats. Minerve-Victoire. Minerve-Poliade, protectrice delà ville. Minerve-Promachos, gardienne de l'Acropole. Minerve-Ergané, patronne des travailleurs, Minerve-Parthénienne, vierge pure, Minerve-Hippia, déesse des cochers ( pardon ! des sportsmens). Minerve-Hygiée, bien portante et raisonnable. Minerve à l'olivier, directrice de l'agriculture. Minerve-Sophia, la sagesse divine. Et bien d'autres encore ! Ainsi, les Grecs avaient fait pour leur vierge de su- perbes litanies dont chaque verset était souligné par un chef-d'œuvre, par un splendide Ora pro nobis de marbre pentélique. Quand on voit les Athéniens donner à leur divinité toutes les fonctions de la Providence, quand on les voit réunir sur un seul être idéal la science, la sagesse, la valeur, la chasteté, tant de vertus et tant de génie, on ne peut leur refuser une tendance au monothéisme. Monothéisme étroit et exclusif, il est vrai. Si les Athé- niens prennent une déesse pour tout faire, c'est à la condition qu'elle leur sera uniquement dévouée. Ce petit peuple aura SA Vierge, mais la Vierge aura SON peuple. Les anciens habitants d'Athènes ont raisonné comme les Hébreux le faisaient souvent : ces derniers se disaient le