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i90 RESTITUTIONS ARTISTIQUES. compagnent. Personne n'ignore cependant que l'usage de figurer des mots sur les livres était familier aux an- ciens artistes qui se plaisaient à pousser la minutie et le réalisme jusqu'à ces petits détails. Les mots ainsi dessi- nés se rapportaient quelquefois plus ou moins exactement au texte réel des livres reproduits, souvent aussi, ce n'étaient que des lettres réunies au hasard ou même de simples traits sans aucune forme déterminée. Voici, du reste, la reproduction figurée des trois lignes dessinées sur la planche en question, par laquelle on pourra juger de la valeur de l'interprétation qu'en a donnée Papiilon : onesi noem MONI Il suffit de jeter les yeux sur ces mots pour recon- naître combien il a fallu de bonne volonté pour y voir une signature d'artiste et le nom de Moni, d'autant mieux que la première lettre de ce mot est douteuse. Ces trois lignes rentrent évidemment dans la série des légendes fantaisistes dont les artistes du temps aimaient à orner les livres représentés dans leurs compositions. Le maître à qui l'on doit les Figures du Nouveau-Testament y a prodigué ce genre de détail : ainsi saint Mathieu tient un livre sur les pages duquel on distingue, au milieu de plu- sieurs traits informes, les syllabes rei mo... pro opr, etc. Dans la scène de la transfiguration, Moïse est représenté avec les Tables de la loi, où se remarquent quelques lettres ; ailleurs, saint Marc paraît entouré de livres écrits en caractères grecs très-bien imités mais ne for- mant aucun sens , tels que ov^ utft>! y v