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RESTITUTIONS ABTiSTIQllES. 189 monogrammes y figurent, à double titre, comme artis- tes et comme industriels propriétaires des planches. Quoi qu'il en soit de ces restrictions, que je m'em- presse de taire moi-même pour éviter toute interpréta- tion trop absolue de celte nouvelle théorie, il n'en est pas moins certain qu'en thèse générale, on doit chercher dans les lettres dont sont marquées les xylographies françaises du xvie siècle, des iniliales d'éditeurs, de pro- priétaires des gravures, plutôt que les marques des ar- tistes qui les auraient exécutées. ïl suffirait, du reste, à l'appui de cette opinion, de signaler les difficultés insurmontables que l'on rencontre dans l'explication de ces chiffres, quand on prend pour guide lés vieux errements. Cette fausse méthode a tou- jours été et sera de plus en plus un obstacle au progrès des recherches iconographiques ; elle a fait naître une foule d'attributions inexactes, et, en ce qui concerne notre ville, elle a doté notre école d'un certain Jean Moni, artiste imaginaire qui n'a jamais existé que dans le cerveau de son inventeur. C'est à Papillon, écrivain complètement dépourvu de critique, que l'on doit cette belle découverte. Quelques syllabes tronquées et tracées par le graveur sans aucune intention, ont servi de base à cette imagination de l'au- teur du Traité de la gravure sur bois. Une des planches des figures du Nouveau-Testament, de Roville, imprimé en 1570, représente saint Jude lisant ; l'assemblage for- tuit de certaines lettres tracées sur le livre qu'il tient, forment, entre autres, le mot de Mont. C'est d'après une telle coïncidence que Papillon s'est formé une opinion au sujet de l'auteur de cette gravure et de celles qui Tac-