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130            L'ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN.

   Presque toujours une voix fait une pédale de basse et
maintient le son, même lorsque le chant s'arrête ; j'ai
cru d'abord entendre un basson qui donnait le ton.
   Parfois, le rideau, qui ferme la porte du sanctuaire,
s'écarte, et le patriarche célébrant vient prononcer quel-
ques paroles, puis il se retire et le rideau se ferme.
   Les assistants sont peu. nombreux et exécutent force
signes de croix à la grecque, de droite à gauche, termi-
nés chacun par un salut.
   La plupart des Grecs sont croyants et pratiquants, au
moins à Pâques. Ils ont une petite religion, mignonne
comme leurs églises, facile et pas hargneuse du tout.
Les popes ne s'occupent que de leur service religieux ;
la politique, les questions d'éducation et autres les lais-
sent indifférents. Ils croient inutile de faire de longs
sermons destinés à convaincre ceux qui ont déjà la foi.
Peu .exigeants, ils ont fait au peuple une croyance douce
 et commode.
    C'est, en somme, le système de l'ancien paganisme.
Les Grecs ont remplacé leur Olympe par une douzaine
 de saints principaux. Chaque temple, transformé en
 église, a pris le vocable du saint dont les attributions ou
 le nom pouvait avoir quelque rapport avec le dieu primi-
 tivement vénéré; ainsi, saint Elie ( I L W , le soleil)
 remplace Apollon , sainte Sophie ( Çoyis, la sagesse ) a
pris les temples de Minerve, saint Georges et saint
 Michel se sont substitués aux Dioscures et à Hercule,
 saint Vincent, patron des vignerons, a détrôné Bacchus,
 et ainsi des autres.
    Au milieu de cet état-major, Dieu leur apparaît dans
 le vague comme Jupiter; ils sont peu liés avec lui et plus
 à l'aise avec ses saints.
    Quant à la morale du Christ, prévue par les philo-