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L'ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN. 127 sujets du Parthénon. Ce n'est guère que chez les enfants et les adolescents que l'on peut retrouver ces traces de race antique, et encore très en détail; il faut même un certain effort, mais plus d'attention que d'imagination. Presque tous ont le milieu du front rempli et le bas des joues arrondi, caractère fort rare ailleurs. Du reste, il ne faut pas s'imaginer qu'au temps de Périclès les Adonis se voyaient en foule dans les rues. Malgré la pré- occupation constante des gens d'alors de se faire le visage beau et le corps parfait, on sait avec quelle perne Phidias exécuta son idéal, en prenant à l'un la nuque, à l'autre la poitrine, à celui-ci l'oreille, à celui-là les yeux, etc. Et je suis persuadé que si un nouveau Phidias se présen- tait dans Athènes, il pourrait refaire le travail de son devancier avec une assez grande richesse de matériaux. Le temple de Thésée, qui est le mieux conservé de la Grèce, contient une sorte de musée où il y a de fort belles choses, mais tout cela entassé sans ordre. Les cata- logues sont inconnus ici. J'y ai remarqué un jeune homme debout qui rappelle, comme pose, l'Achille du Louvre et, comme modelé, le gladiateur; les pieds manquent; il a été trouvé à Eleusis. Un bas-relief, également d'Eleusis, parait antérieur à Phidias ; c'est un jeune homme entre deux femmes; On voit que l'artiste, embarrassé pour représenter de trois quarts l'œil d'une des femmes, a pris, comme les anciens Egyptiens, le parti de mettre un œil de face dans un visage vu de côté. Beaucoup de têtes funéraires sont fort bien sculptées. La plus belle, à mon avis, représente un jeune chasseur élevant un lièvre au-dessus de son chien ; indépendam- ment des grâces de l'ensemble et de la pureté des lignes,