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128 L'ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN. il faut admirer la vie qui circule dans ce corps ; la poi- trine respire, la tète pense, la chair frémit. On a mis sous verre un bas-relief trouvé à Marathon. C'est un guerrier qui a tout le caractère archaïque. Ce marbre est une des plus anciennes sculptures grecques connues. Or, je suis bien aise de retrouver là , dans sa pureté, le type palicare ; il ne manque à ce soldat qu'une grosse moustache pour être complet. Ceci prouve donc que si l'école du Parthénon n'a pas reproduit les traits les plus répandus maintenant eu Grèce, ce n'est pas une preuve qu'elle ne les avait pas sous les yeux, mais une constatation de l'aversion qu'elle avait pour ces physio- nomies. Au sortir du temple, nous parcourons sur la colline des Nymphes l'emplacement de l'Athènes primitive. On voit encore, taillée dans le rocher, la démarcation des maisons ; sur un seuil est écrit, en larges caractères archaïques, opoc .Osou (montagne de Jupiter). Tout au- près est la tribune aux harangues , coupée dans le roc et dominant une plate-forme supportée par d'énormes blocs pélasgiques. L'orateur, placé sur une sorte de piédestal, avait à sa droite l'Acropole, le fronton du Parthénon ; devant lui, l'Agora, puis le Pentélique, et son regard s'étendait sur les champs cultivés par les Athéniens. On peut dire, sans métaphore, que la chose publique était sous ses yeux, et la vue des objets mis en cause dans les discussions devait donner un grand poids aux arguments. Le soir, nous allons au théâtre. On joue (le croi- rait-on ?) Orphée aux Enfers du povauo$L$c/.<7x«.lov w^p"*'-™, et en français encore ! En somme, c'est très-mauvais. A côté du théâtre, il y a une colonne antique autour