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126            L'ORIENT I»5F.UROPK AU FUSAIN.

débris qui jonchent le sol et les splendides bas-reliefs que
les Anglais ont bien voulu laisser, tout cela nous étourdit
tant soit peu. Aussi, après avoir vu l'ensemble, nous r e -
venons déjeuner légèrement ahuris.
    Pour nous remettre des fatigues archéologiques du
matin , nous parcourons les faubourgs qui mènent au
temple de Thésée en longeant les restes du Prytanée.
    Stop dessine un peu partout ; les indigènes s'y prêtent
avec gaieté. Je ne sais si je reviendrai sur l'impression
première, mais le peuple d'Athènes me plaît beaucoup. Il
est tout de suite ouvert, gracieux et bienveillant, t r è s -
curieux, un peu naïf, grand enfant en somme. Je crois
qu'en France, après avoir exalté les Grecs outre mesure,
nous avons avec trop de facilité accepté l'idée que c'est
un peuple de gredins. Maintenant qu'ils n'ont plus le
prestige de l'oppression turque, ils nous paraissent stéri-
lement turbulents ; nous ne les voyons plus qu'à travers
des histoires de brigandages et de pirateries, et je crois
qu'avec notre manière de tomber dans les extrêmes, nous
jugeons faux.
    Peut-être, après tout, ces amis d'un instant que nous
nous faisons aux coins des rues ne seraient pas d'un
commerce bien solide si nous voulions pousser les rela-
tions plus avant ; aussi nous ne leur demandons que le
 dévouement qu'on réclame du premier venu. Si ce sont
 des vauriens, ils sauvent admirablement les apparences ;
 ils sont polis et complaisants ;,nous n'en voulons pas da-
vantage.
    Parmi nos intimes improvisés, je puis tout à mon aise
 étudier le type grec. J'en trouve deux spécimens t r è s -
tranchés : l'un que j'appellerai le type palicare, au nez al-
 lourdi, aux traits accentués, aux cheveux raides et noirs.
 L'autre est la reproduction aussi exacte que possible des