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36 ' GALLIA AUR1FEUA. bœufs dans les ravins, afin de recueillir l'or qu'elles entraî- nent du haut des montagnes. Enfin, dans les environs de Valparaiso (Chili), les paysans pratiquent, au moment des grandes pluies, de petites rigoles dans le sol, terminées par un réservoir à l'extrémité infé- rieure -, ils s'y rendent ensuite de temps en temps et en rapportent chaque fois 15 à 25 fr. de paillettes d'or. Les orpailleurs, dans tous leurs systèmes, ont suivi l'exemple fourni par la nature, c'est qu'un cours d'éau dé- pose à des distances diverses les alluvions de densités dif- férentes. Ainsi, le torrent ou ruisseau qui charriera du quartz, du mica, du feldspath, du fer oxydé ou titane et de l'or, portera, selon la densité de chaque corps, les uns plus loin que les autres, selon qu'ils résistent plus ou moins au courant. De sorte que l'or qui, a l'état de paillette, pèse 14,77, tandis que le mica pèse 2,61, s'arrêtera avant celui-ci. Si la couche de sable ne s'accumulait pas sans cesse, grâce aux nouvelles matières qui descendent inces- samment de la montagne, le ruisseau finirait par entraîner tous les éléments des terres plus légères que l'eau en mou- vement, et laisserait en arrière des alluvions aurifères presque pures; mais il n'en est pas ainsi, les sables descen- dent dans le lit du ruisseau en plus grande quantité qu'il ne parvient a les entraîner. Les couches alluviennes s'épais- sissent ; l'or ne reste pas seul, il se trouve mêlé a beaucoup de sable, lorsque la force qui augmentait le dépôt aurifère a cessé d'agir. Néanmoins la couche, en même temps qu'elle s'épaississait, s'enrichissait de paillettes d'or. Cela explique pourquoi il existe des sables riches en métal précieux, tandis que les montagnes qui les ont produits en offrent a peine des traces. Le temps le plus propre à la recherche de l'or dans les rivières est celui des basses eaux après des débordements,