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496 MUSIQUE DRAMATIQUE. muent profondément, parce qu'ils sont une émanation réelle de l'âme et non pas le produit de l'artifice. » (Scudo, Critique et litlér. musicales.) « Bellini, ajoute plus loin M. Scudo, môle les accents na- tifs de son génie méridional à la rêverie, aux aspirations brumeuses et panthéi«liques de la littérature allemande et anglaise et il en forme un tout exquis, plein de charme et de mystère. » C'est dans la Nortna, le Pirata, la Sonnambula qu'on trouve sesmeilleuresinspirations. Les Purilani sont, suivantM. Scudo, l'ouvrage le mieux écrit de Bellini. Mais, dans toutes les œuvres du jeune maestro, on ne découvre point de génie progressif, et l'esprit créateur n'y souffle pas; la musique de Bellini manque de force et de variété. C'est une musique tendre, suave, pathétique, mais résignée, soumise,plus propre à amollir qu'à fortifier le cœur humain. Or, ce n'est point de cette énervante musique que voulait l'Italie frémissante sous, la main de ses tyrans et aspirant à recouvrer l'indépendance el l'unité. Douizelli, par contre, est un génie hautement progressif, qui a révélé des tendances régénératrices. Il ne s'est pas éman- cipé complètement de Rossini, il a suivi son système, il est vrai, mais comme un apôtre qui; tout en choisissant une voie, ne reine cependant pas sa propre individualité, Donizetli a su mettre dans ses œuvres le cachet d'une originalité indé- lébile, en développant les qualités particulières de son talent, el a ajouté singulièrement à l'héritage paternei. Le génie de ce maître, comme nous l'avons dit, s'est toujours montré pro- gressif; en effet, de la Zoraïde à VJnna Bolena, à ï Elisir d'Amore, à la Parisina, au Marino Faliero et à la Lucia di Lamermoor, on remarque une gradation proportionnelle qui indique, à la façon d'un thermomètre, les degrés de dévelop- pement qu'il a successivement atteints; etquen'aurail-il pas