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ALISE. 483 à la date du 10 novembre 1855, il y a donc dix ans , une première bombe contre Alise Sainte-Reine des Bourguignons. Cette attaque demeura sans effet, la bombe n'atteignit pas le Monl-Auxois. Alors le tenace et rusé Franc-Comtois chercha une artillerie meilleure que la sienne et il eut le bonheur assez rare de gagner à sa cause M. Qui- cherat, « qui se laissa séduire par l'idée de changer tout à « coup l'état de la science sur un point qui jusque là avait « semblé hors de toute contestation. » Heureux concours, quoi qu'on en dise, puisqu'il nous a valu de savants travaux, une brillante lutte, d'immenses fouilles et beaucoup d'anti- quités archéologiques. M. Quicheral donc, se servant de l'Athenœum français en guise de canon rayé, lira, à la date du 10 mai 1856, un magnifique coup en faveur de la découverte de M. Delacroix ; les batteries légères de la Séquanie répétèrent le coup et une pièce éduenne, le Journal de Saône-et-Loire. faisant volte- face, lança, sous le tir de M. Desjardins, la décharge suivante : « D'Anville s'est trompé; Barbie du Bocage et Walckenaer « qui l'ont suivi, se sont trompés, tous les voyageurs, tous les « géographes, antiquaires, archéologues, stratégistts se « sont trompés; Napoléon s'est trompé !... L'Alise de César « n'était pas à Sainte-Reine mais à Alaise en Franche- ce Comté, près Salins Nous avons partagé l'erreur com- « mune, nous nous montrons empressé ù le reconnaître « aujourd'hui, après l'avoir enseigné pendant onze années « dans notre cours d'histoire romaine. » M. H. Bordier s'unissant à M. Quicheral fit retentir dans le Bulletin de la Société d'histoire de France la nouvelle découverte. Enfin, ce que la bombe de M. Delacroix n'avait pu faire les canons rayés parisiens l'obtinrent. Malgré la distance, les projectiles atteignirent le Monl-Auxois et leur chute