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                          NÉCROLOGIE.
                         ALEXIS DE JUSSIEU.
  Un des écrivains dont Lyon avait le plus à s'honorer, un homme
qui avait connu toutes les détresses comme toutes les gloires, et qui,
dans touies les positions, avait su se faire et se conserver des amis,
M. Alexis de Jussieu est décédé ces jours derniers an moment où le
sort, fatigué de le poursuivre, l'avait enfin laissé toucher au bonheur.
En attendant qu'une notice biographique paraisse dans cette Revue,
nous empruntons au Courrier de Lyon ces quelques lignes tombées
de la plume d'un ami.                                       A. V.
    « Une famille dont les membres, pendant plusieurs générations,
 ont été illustres dans la science, et une des gloires de noire ville vient
 de perdre encore une de ses notabilités. M. Alexis de Jussieu, ancien
préfet, ancien maître des requêtes, et qui, à une des époques les plus
 difficiles, avait été directeur do la police générale du royaume, vient
de succomber aune longue et cruelle maladie.
    « Il est mort le 2ô octobre au château de Beauvernet, près de
Roanne Une intelligence remarquable, un savoir profond, une grande
facilité d'élocution, et, par dessus tout, une aménité de caractère qui
le faisait aimer et estimer de tous ceux qui le connaissaient, voilà ce
 qui distinguait Alexis de Jussieu. D'autres, plus autorisés, parleront de
son talent comme administrateur, comme écrivain; mais nous, son
parent, son ami, nous ne pouvons que louer son cœur aimant, son
attachement dévoué à sa famille, l'amabilité de ses relations. Atteint
par le malheur, une foi ferme et raisonnee lui avait donné la force et
le courage nécessaires pour le supporter. Des années de bonheur se
préparaient pour lui dans une union qui remplissait tous les vœux de
son cœur. Mais Dieu l'a rappelé à lui, et c'est entouré des secours de
la religion et des soins affectueux de sa femme qu'il a rendu son âme
à Dieu. »                                             Henry REY.
          (Courrier de Lyon).


                     CHRONIQUE LOCALE.

    Nous allons boire dans les urnes de la clarté, comme dit le poète,
 et raconter sans ambages que le Père Coquard est mort.
    Il aimait trop les problèmes, c'est ce qui l'a tué. Sa dernière parole
a été pour révéler en quel lieu se trouvait le centre de la France,
mais on n'a pu saisir ce qu'il balbutiait. On présume généralement
qu'il a indiqué Paris.
    Le Toqué est mort. A la cour des rois, jadis, les fous avaient de l'o-
riginalité, de la verve, de l'entrain, de l'audace et. infiniment d'esprit.
 Le bonnet pointu à grelots ne suffisait point I un fou qui n'eût pas été
plus malin et plus retord que le premier courtisan venu, qui n'eût pas
lancé mille bons mots par jour, et déridé les fronts par ses excentri-
cités'et ses saillies, eût vu bien vite baisser son crédit et sa fortune.
On ne pardonnait l'élévation du favori qu'en faveur du plaisir qu'il
répandait. Pour la plupart, la folie était un masque , la marotte un