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384 VOYAGE DU LYOS A YENNE. — « Du dernier voyageur, celui dont le nom est là , voyez ! — « Le voyageur est encore dans la Balme avec un de mes fils. — « Dieu esl juste, courons ! ! » Et arrachant au gardien les torches qu'il venait d'allumer, ils s'élancent sous la ténébreuse avenue, - Au détour d'un sentier qui côtoie mie immense ravine, un point lumineux rayonne ci nos io :ris'es se rencontrent face à face avec un homme de tournure étrangère. Deux mots en anglais sont échangés, ci six bras vigoureux le poussent sur ia lèvre du gouffre. Pâle, comme la mort, les yeux dilatés par la (erreur, le malheureux ne le ri le pas môme une résistance inutile. ïl se sent enlevé et suspendu dans le vide : au-dessous de lui, l'abîme, noir, béanl, qui l'aspire et la voix des grandes eaux qui monte, avec un souffle glacé, dos sombres profon- deurs ; au-dessus, !a vouie humide qui semble s'abaisser, el peser sur lui c tnme le couvercle d'un sépulcre ; partout les éblouissements du vertige ! Tout à coup,ses pieds reposent de nouveau sur le sol ; ses jarrets fléchissent, el il s'affaisse sur le sentier ; comment est- il là ? il n'en sait rien, el pense qu il vient de faire un rôve affreux, quand la voix qui l'avait interpellé en anglais, frappe son oreille. — « Non, mes amis, 'it ie plus jeune des touristes, non... « L'assassinat est toujours me lâcheté. Et qu'est-ce que la «. mort pour expier ses crimes ?...fi faut qu'il vive... qu'il « vive longtemps pour voir 'ous les gens d'honneur le mon- « (rer du doigt, pour voir l'histoire accoler à son nom, cha- « que fois qu'elle l'inscrira, ies cpilhèles d'infâme et de « bourreau, pour voir l'univers lui cracher à la face !