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320                       NOUVELLE.

 vail aucun motif d'exemption à faire valoir; au contraire,
 grand, bien fait, il promettait de constituer un magniflque
 militaire.
    Fossati fut se jeter dans les bras de son ami Caréna, et la
joie du premier eûl semblé une grande insensibilité pour le
 fâcheux sort du second, si dans les yeux de Fossati n'eût
 brillé la certitude de venir eu aide à son ami, puisqu'il en
 avait la possibilité.
    « Viens vite, lui dit-il, annoncer à nos mères et a nos
 «sœurs l'heureuse journée qui \ienl de se passer pour nous,
 « car, mon cher Caréna, tu ne t'imagines point que je cori-
 « sente à être seul heureux. Comment cela, s'écria Garena
 «surpris? Eh! corpo di Bacco ! les 365 francs que va me
 « remettre cet excellent comte de Gromo ne peuvent avoir un
« meilleur emploi que.celii' de compléter le paiement de ton
 « remplaçant?
    Quoi! lu consentirais à me prêter 300 francs!
    « Comment! mais c'est moi qui ajoute cette petite somme
« à la dot que mon père va donner a ma sœur ; ne parle plus
«de prêt, je t'en conjure, et embrassons-nous comme deux
« frères, »
   Cette scène se passait en présence de toutes les personnes
qui, entrées dans f Hôtel-de-Ville pour accompagner les jeu-
nes gens, en ressorlaient avec eux , et s'étaient arrêtées sur
le seuil de l'édifice public.
   On concevra aisément que toutes furent émues par ce bel
acte d'amitié et s'empressèrent d'en témoigner leur admira-
lion à Fossati, lequel se dérobant à leurs félicitations et à
leurs embrassements, les engagea à rejoindre aussitôt les
mères et les sœurs qui attendaient dans une inquiétude fa-
cile à comprendre le moment où elles seraient instruites du
sort des deux êtres qui leur étaient si chers.
   Bien que témoin de cette scène de bonheur, je ne saurais