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144                     BIBLIOGRAPHIE.

 les fait ; les brocanteurs les poursuivent et les parvenus les
 achètent, afin d'en orner maisons de ville et maisons des
 champs ; ou a l'air alors de remonter à quelque chose.
    Parfois à un tableau ancien on ajoute les armoiries d'une
 famille connue ; des amis officieux préviennent les person-
 nes intéressées et, le respect du sung aidant, un peu de
 vanité s'en mêlant, bientôt, à un prix énorme , une famille
 de robe acquiert un vieux et farouche baron dont l'air sévère
 ennoblit et relève la galerie des aïeux.
    Nous connaissons un fait pareil. Un vénérable vieillard,
 mort dernièrement, avait acheté très-cher, il y a quelques
 années, un portrait uniquement parce qu'il y avait dans un
coin de la toile les armoiries de sa famille. Le vieux gentil-
homme soupçonnait une fraude , mais dans le doute il aima
mieux être exploité que de courir le danger, sérieux pour
lui, de laisser un ancêtre se morfondre à la porte d'un mar-
chand de bric 5 brac
    Ce sentiment de la famille est si doux qu'il ramène les
plus lointains voyageurs au berceau de leur enfance, les
plus opulents parvenus aux montagnes natales ; il est si fort
et si puissant, qu'il suffît à lui seul à maintenir la société
minée par les utopies et les passions.
    C'est ce sentiment si profondément emlré dans le cœur
humain, qui fait éclore aujourd'hui tant de généalogies, de
biographies, de livres d'or ; on a beau être du présent, on
tient au passé et plus le tourbillon entraîne, plus on se rat-
tache à ces vieilles racines que le souffle moderne n'a pu
ébranler.
    La province du Lyonnais doit à des èrudils sérieux un
Armoriai qui rappelle toutes nos anciennes familles ayant eu
des armoiries. La Bresse a son Histoire de la noblesse, beau
et vaste recueil établi sur d'autres bases ; le Dauphinè, outre
l'ouvrage .que publie M. Gariel, prépare un travail qui sera