Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
92                       ENSEIGNEMENT PUBLIC

 de cet enseignement, pourvurent de la charge de profes-
 seur noble Jacques Joliclerc, avocat eu parlement et ès-
 cours de Lyon, écuyer et seigneur de la Bruyère. Pour
 la première fois nous voyons le gouverneur de la ville,
 lieutenant du roi, intervenir dans cette nomination en
la ratifiant (1). Ce n'était cependant pas un acte de
protection. On commençait à comprendre à la cour de
 Louis XV que si la vie municipale avait résisté au tra-
vail d'absorption politique commencé par Louis XI et
 Henri IV et poursuivi par François I er et Richelieu,
 elle le devait à ses règles de comptabilité administrative.
 Les Conseillers des communes, associés par un renou-
vellement partiel et périodique aux idées de tradition et
de progrès, savaient tout à la fois conserver leurs fran-
chises, leurs privilèges et assurer l'indépendance des
villes." Jusqu'alors, en effet, eux seuls réglaient leurs
dépenses et les gens du roi n'intervenaient que comme
les représentants d'un pouvoir central et désintéressé
pour vérifier et approuver les comptes de ceux qui
avaient eu la gestion des deniers de la commune. Sous
le prétexte de donner une plus haute sanction aux réso-
lutions consulaires , le lieutenant du roi s'immisça suc-
cessivement dans presque tous les actes qui intéressaient
les habitants. Mais cette intervention qui n'avait, à l'ori-
gine, que le caractère d'un simple et vain hommage rendu
à la Majesté du Souverain devint plus tard le titre dont il
se prévalut pour administrer à son gré les intérêts des
grandes villes.
    C'est ainsi qu'en vertu de sa déclaration du 11 février
1764, le roi signa le 31 août suivant des lettres patentes
contenant un nouveau règlement pour l'administration de


     (1) Actes consulaires, 2 mai 1748.