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                               LES



           BEAUTÉS DE DANTE




     M. Armand Fraisse, dans le feuilleton du 12 mai du Salut
 public, avoue franchement qu'il n'aime pas Dante. 11 ne voit
  dans la Divine Comédie « que des amphigouris, des obscu-
 rités, une nuit noire percée ça et là de quelques rares
 étoiles. » M. A. Fraisse, il faut l'avouer, a le courage de
 son opinion, et il faut en avoir beaucoup, de courage, pour
 oser traiter si légèrement un poète auquel une illustre na-
 tion a voué un culte séculaire et qui a institué dans toutes ses
 universités des chaires pour l'explication de son divin poème.
     Serait-il donc vrai, comme il l'avoue lui-même, que M. Ar-
 mand Fraisse est dépourvu du sens dantesque, qu'il est doué
 d'un trop petit esprit pour comprendre le génie de Dante ?
 Non. M. À. Fraisse se calomnie, car il a, au contraire, beau-
 coup de finesse , de pénétration et de sagacité; mais pour
comprendre Dante il lui manque la connaissance approfondie
 de la langue italienne et de l'histoire lamentable des temps
 obscurs et compliqués dans lesquels vécut le fier Gibelin.
    J'estime et honore infiniment M. Fraisse, dont je lis tou-
jours avec un vif intérêt les fcuillelons pétillants de verve et
d'esprit, et c'est justement à cause de cela que je me propose
de lui expliquer, comme il le demande lui-même, les beau-
tés de Dante, et je ne désespère pas de communiquer à sa fa-