page suivante »
LES GIROUETTES. 49 elle a donné son nom à la magnifique tour carre'e, au som- metde laquelle on la voit. Cette tour, restes splendides de l'architecture des Arabes et dont les poètes espagnols ont célébré jadis les beautés dans ces deux vers: Tu, muravilla oclava, maravillas A las pasadas sicle maravillas, « Toi, huitième merveille, merveille entre les sept an- ciennes merveilles, «dépendait d'une antique mosquée,dont on peut voir encore de précieux vestiges dans les faces la- térales de la cathédrale. Construite en l'an 1000 par l'Arabe Hnever, qui en fit un observatoire, cette tour parfaitement conservée avait, dans le principe, soixante quinze mètres de hauteur, et se ter- minait par une esplanade à laquelle on arrivait en suivant une rampe h pentes douces, pavée en briques, et dont la largeur peut encore aujourd'hui donner passage à deux cavaliers marchant de front. Exhaussée de trente-trois mètres en 1568, elle se ter- mine actuellement par un beffroi, autour duquel on lit cette inscription pieuse : JYomen Domini fortissima turris. Ce beffroi sert de base a une statue en bronze représen- tant la Foi; elle tient à la main le labarum. Quoique cette statue soit d'un poids très-considérable, 1,400 kilogs, elle est disposée de manière à pouvoir tourner sur elle-même au moindre vent (1). Deux saintes, Justa et Rufina, filles d'un potier de (1) Lorsque nous visitâmes Séville dans le cours de notre voyage, c'était un aveugle qui montrait cette tour aux étrangers; il les accompagnait jusque sur l'esplanade , au pied de la statue de la Foi. On sait que les aveugles sont très-nombreux eu Espagne. 4